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Hedy LAMARR, de l’écran à la révolution technologique

« L'espoir et la curiosité à l'égard de l'avenir semblaient meilleurs que les garanties. C'est ainsi que j'étais. L'inconnu m'a toujours attiré... et m'attire toujours. »  - Hedy Lamarr

Portrait publicitaire de Hedy Lamarr, photo de Clarence Sinclair (1940)


Le XXe siècle a vu émerger des personnalités dont l'impact transcende les frontières du temps et de l'espace. Parmi ces figures se trouve Hedy Lamarr, « la plus belle femme du cinéma », dont la vie et les réalisations dépassent largement le cadre des écrans de cinéma pour toucher les domaines de la technologie et de l'innovation. Son génie créatif et son ingéniosité ont révolutionné le monde des communications sans fil, faisant d'elle bien plus qu'une simple icône du cinéma.


Jeunesse


Hedy Lamarr naît le 9 novembre 1914 à Vienne, en Autriche, sous le nom de Hedwig Kiesler. Son père, Emil Kiesler, était directeur d’une banque, et sa mère, Gertrud Lichtwitz, était une grande pianiste. Elle a reçu une éducation mêlant les sciences et les arts, apprenant au sein d’un milieu privilégié plusieurs langues, mais aussi la danse et le piano.


Elle devient actrice à l’âge de 16 ans afin d’aider financièrement ses parents suite à la crise des années 1930. Elle finit par abandonner l’école pour travailler en Allemagne aux côtés de Max Reinhardt, célèbre metteur en scène de théâtre. Elle poursuit cependant sa carrière aux Etats-unis à partir de 1933 sous le nom de scène Hedy Lamarr pour évoluer dans le milieu du cinéma Hollywoodien.



D’actrice à inventrice


Aux États-Unis, elle rencontre le pianiste George Antheil, avec qui elle entretient des discussions passionnées autour des systèmes de communication. Grâce à sa mémoire des plans qu’elle a aperçus auprès de son ancien époux, Friederich Mandl, elle parvient à mettre en place un système de guidage de fusées par fréquence radio. L’idée est avant tout de mettre fin aux « torpillage des paquebots de passagers ».


Le système, basé sur un système émetteur-récepteur, permet aux torpilles radioguidées de changer de fréquence de transmission, notamment pour ne pas être détectée par les ennemis. Il varie simultanément les fréquences de son émetteur et son récepteur selon un même code enregistré. Avec son ami George Antheil, ils qualifient l’invention de « système secret de communication ».



Copie (tronquée) de la demande de brevet américain déposé par Hedy Lamarr et George Antheil (1941) US Patent Office


Pour l’anecdote, on peut voir sur la demande de brevet que son nom n’est pas écrit correctement : le bureau des brevets américain a mélangé son nom de scène, Hedy Lamarr, et son vrai nom, Hedwig Kiesler.


A l’époque, la Marine trouve l’invention impossible à réaliser et ne parvient donc pas à la mettre en place. Elle ne sera utilisée pour la première fois qu’en 1962, lors de la crise des missiles de Cuba. Ce n’est qu’une fois passée dans le domaine public que l’invention commence à être utilisée partout, dans les années 1980.


Reconnaissance


Hedy Lamarr n’a pas d’écho de l’utilisation de son brevet avant l’année 1973, durant laquelle elle figure dans un communiqué de presse pour « Journée nationale de l’inventeur ». Dès lors, elle est déjà âgée de 59 ans, et tente en vain d’obtenir une compensation financière pour son invention, malgré avoir dépassé les 6 années légales pour le faire, selon la législation américaine. Cette compensation fût estimée plus tard à 30 milliards de dollars.


Enfin, ce n’est qu’en 1997 qu’elle est récompensée par le prix de l’Electronic Frontier Foundation, à l’âge de 82 ans, pour sa contribution à la société.


Elle meurt finalement trois ans plus tard, le 19 janvier 2000, et obtient à titre posthume l’admission au National Inventors Hall of Fame, après avoir été surnommée la « Bombe à tête chercheuse ».


Héritage


A ce jour, de nombreuses technologies telles que le positionnement par satellite (GPS) ou le Wi-Fi utilisent encore ce principe de transmission. Hedy Lamarr est encore reconnue pour sa contribution scientifique et continue à reçevoir des hommages, par exemple avec la mise en scène de pièces de théâtre. Sa mémoire vit aussi encore via différents clins d’oeil, comme le doodle mis en place par Google, à date de son 101ème anniversaire.


Doodle en hommage à Hedy Lamarr, posté le 09 novembre 2015 (source)





Écrit par Lorena G. et édité par Tiffanie C.


 

Sources


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