top of page

Florence NIGHTINGALE (1820-1910) : Inventrice des soins infirmiers modernes et statisticienne


Enfance et influences scientifiques

Florence Nightingale naît le 12 mai 1820 à Florence en Italie, et meurt le 13 août 1910 à Londres en Angleterre. Elle est la fille de William Edward et de Frances Nightingale. Dès son enfance, elle montre une intelligence remarquable. D’ailleurs, son père s’occupe de son éducation, en la menant vers l’histoire, la philosophie ou encore la littérature. Cependant, Florence est surtout douée en mathématiques et en langues. Elle s’intéresse particulièrement à la statistique, un domaine dans lequel son père, qui est épidémiologiste, excelle. Elle a aussi accès à ses analyses statistiques et présentations de données sur les soins médicaux et la santé publique.

Par ailleurs, la religion occupe une place très importante dans sa vie. En effet, Florence pense que les soins infirmiers sont un moyen de servir Dieu et l’humanité, dans le but de réduire la souffrance humaine. En 1851, elle parvient à se former au métier d’infirmière, malgré la réticence de ses parents, qui estiment que ce métier ne convenait pas à son rang. En 1853, elle devient surintendante de l’Institution For Sick Gentlewoman où elle a pu améliorer les soins infirmiers, les conditions de travail ainsi que l’efficacité de l’hôpital.

Carrière d’infirmière

Le 21 octobre 1854, alors que la guerre de Crimée bat son plein, Florence et 38 autres infirmières volontaires et formées par elle-même se rendent en Turquie, sous l’autorisation de Sidney Herbert, afin d’apporter des soins à l’armée britannique. Sur place, elle découvre une situation sanitaire des plus déplorables : personnel médical débordé, patients négligés, traitements limités, infections courantes et fatales (typhoïde, choléra…). Face à cela, Florence et ses collègues entreprennent de nettoyer l’hôpital ainsi que tous les équipements, et de réorganiser les soins des patients. Elle a mis en place des normes de soins comme le bain, les vêtements ainsi que des pansements propres et une nourriture adaptée.  Elle a même porté une attention aux besoins psychologiques des soldats grâce à l’écriture de lettres à leur famille ainsi que par des activités éducatives et ludiques. Elle est surnommée « La Dame à la lampe » puisqu’elle errait dans les salles des patients également la nuit, preuve de son investissement. D’après les chiffres, elle aurait réussi à faire baisser le taux de mortalité de 2%.

Contribution à la statistique

Florence Nightingale est également reconnue pour ses travaux dans le domaine de la statistique. En 1857, à son retour en Grande-Bretagne, elle est récompensée par la Reine Victoria pour ses travaux. Elle contribue aussi à la mise en place de la Commission Royale pour la Santé de l’Armée, dont Sidney Herbert devient le président. Ayant vécu de près la guerre de Crimée, elle se sert des informations qu’elle a pu y récolter afin de réaliser une étude sur la mortalité dans l’armée britannique. Cette étude est résumée dans un document de 1000 pages, et permet d’établir le lien entre les mauvaises conditions d’hygiène et de santé et le taux de mortalité élevé au sein de l’armée britannique. Pour défendre ses arguments, elle utilise différentes méthodes statistiques, et de représentation de données, telles que les coxcombs (diagrammes circulaires).

Diagramme Coxcombs de Florence Nightingale Source : blog.report.io

Ce coxcomb a été divisé en 12 tranches représentant les mois de l’année, la zone ombrée de la tranche de chaque mois étant proportionnelle au taux de mortalité ce mois-là. Son ombrage à code couleur indique la cause du décès dans chaque zone du diagramme. Ainsi, les aires des zones grises sont proportionnelles au nombre de décès dus aux maladies infectieuses. Les aires des zones roses sont proportionnelles au nombre de décès dus à des blessures. Les aires des zones noires sont proportionnelles au nombre de décès dus à d’autres causes. Les aires des parties grises, roses et noires sont toutes mesurées depuis le centre du diagramme. Une ligne noire permet de voir quand la zone noire se situe en dessous d’une autre zone (ex. novembre 1854). En octobre 1854 et en avril 1855 l’aire noire et l’aire rose sont identiques, c’est pourquoi on ne voit qu’une couleur. Il en est de même en janvier et février 1856 pour les aires grises et noires.

A travers le graphique ci-dessous, Florence a pu expliquer que de meilleures conditions de santé permettraient de faire passer le taux de mortalité de 30% à 15-20% chez les soldats de 20 à 40 ans.


Source : blog jeanneemard

Nightingale a également réussi à prouver que 90 % des patients des hôpitaux de Londres trouvaient la mort contre seulement 60 % pour les malades ne se rendant pas à l’hôpital. Elle a également réalisé une étude statistique complète du système sanitaire dans les campagnes indiennes, ce qui a permis l’amélioration des soins médicaux et des services publics de santé en Inde.

Florence a contribué en outre à l’amélioration de la qualité des données de l’armée en critiquant leur incohérence et leur variation importante selon les sources. Par exemple, elle a pu établir qu’en raison de la collecte de données inadéquate, le nombre de morts comptabilisés par l’hôpital en Crimée ne correspondait qu’au septième du nombre de morts réels.

Autres œuvres et distinctions

En 1855, alors qu’elle se trouvait encore en Turquie, le Nightingale Fund a été créé en vue de saluer son travail. En 1860, elle a créé la Nightingale Training School au St Thomas’ Hospital. Aujourd’hui, cette école porte le nom de Florence Nightingale School of Nursing and Midwifery, qui a pour but de former des infirmières et sage-femmes, et appartient au King’s College London. En 1860, le livre Notes on Nursing, écrit par Florence, est publié. Ce petit livre de 136 pages sert alors de pierre d’angle au programme de la Nightingale School, ainsi qu’à d’autres écoles fondées plus tard.

En 1883, Nightingale est décorée de la Royal Red Cross par la Reine Victoria. En 1907, elle devient la première femme à être décorée de l’Ordre du mérite. En 1908, on lui décerne l’Honorary Freedom of the City of London. Pour récompenser ses travaux dans la statistique, elle est devenue la première femme membre de la Royal Statistical Society.

Aujourd’hui, Florence est toujours honorée, tant dans le domaine de la santé que dans le domaine de la statistique. Le Florence Museum à Londres, lui est dédié, et la journée internationale des infirmières est célébrée le 12 mai, jour de son anniversaire. De nombreuses fondations et de nombreux hôpitaux portent son nom.

Florence est également reconnue pour son engagement en faveur du féminisme anglais. Elle a d’ailleurs rédigé Suggestions for Thought to Searchers after Religious Truth (un ensemble d’idées adressées aux personnes en quête de vérité religieuse). Il s’agit d’un livre en trois volumes, et dont l’une des parties intitulée Cassandra, dénonce la féminisation excessive des femmes, qui les pousse à être entièrement dépendantes, et incapables de se débrouiller seules.

Rédigé par Océane G. et Lobélie N.

Sources :

Comments


Logo de l'association Sciences for Girls
bottom of page