L’océanologie regroupe l’ensemble des activités humaines en rapport avec l’océanographie : prospection, exploitation, gestion des ressources…
Les qualités requises : être spécialiste, tout en connaissant bien les généralités de l’océanographie ; posséder une très forte motivation ; avoir le goût de la recherche ; aptitudes à travailler en équipe ; anglais obligatoire.
Cristele Chevalier est chercheuse océanographe dans le sud de la France. Elle a beaucoup voyagé à travers le monde pour répondre aux questions autour de l'Océan ! Venez lire son parcours inspirant !
Bonjour à toutes et à tous ! Je m’appelle Cristele Chevalier, je suis chercheur océanographe à l'IRD, au M.I.O., l'Institut méditerranéen d'océanologie à Marseille en France.
Mes missions
Mon centre de recherche est le M.I.O., Institut d’océanographie de Marseille. Il s’agit d’un laboratoire interdisciplinaire (physique, biologie, chimie) et nous sommes spécialisé.es par l’étude des océans et de la mer. Nos principales questions sont les effets du changement climatiques et les zones profondes. Les Chercheur.ses à l’IRD sont aussi spécialisé.es dans les pays du Sud et les DomTom. Pour ma part, je suis essentiellement spécialisée sur l’étude des lagons (Mayotte, Tuléar et Nouvelle Calédonie). J’étudie aussi les sargasses, leur déplacement et leur développement.
J’ai de nombreuses missions. Ma mission première est la modélisation des courants marins. Pour cela, j’ai mis en place des campagnes de mesures in-situ et j’ai analysé les données que nous avons acquises au cours du temps. Par exemple, j'ai organisé et réalisé des campagnes sur le lagon de Ouano en Nouvelle Calédonie, de Mayotte ou en Tunisie ou encore en Martinique.
Ces données m’ont permis de modéliser les lagons de Mayotte, Ouano … J’ai aussi réalisé la modélisation des courants marins en Guyane et dans le lagon de Tuléar.
Un de mes objectifs est de comprendre comment la physique modifie les écosystèmes et la contamination : est-ce que la barrière des lagons, qui les protège de la houle extérieure est bénéfique à la biodiversité ? Comment ces lagons perdus dans un océan oligotrophe font-ils pour avoir une telle biodiversité ? Une des réponses peut être liée au concept du lagon accumulateur.
Est-ce lié à ce concept de lagon accumulateur qui accumulerait des microplastiques venus de l’océan ou est-ce lié aux usages des habitants de l’île ?
Typiquement, je suis actuellement à Mayotte pour sensibiliser les enfants du collège et du lycée à la pollution aux microplastiques et comprendre les causes de la présence des microplastiques dans le lagon : est-ce lié à ce concept de lagon accumulateur qui accumulerait des microplastiques venus de l’océan ou est-ce lié aux usages des habitants de l’île. Pour cela, nous avons développé un projet inter-disciplinaire reliant sciences sociales et sciences dures (physique, chimie et biologie). Ce projet impliquait 2 classes de Mayotte et nous a permis de découvrir un monde inconnu tant dans la mer que dans un département français.
Mon parcours
Depuis toute jeune, je voulais travailler sur la mer.
Après avoir obtenu un bac C, j’ai fait une classe préparatoire à Paris, puis une école d’ingénieur en océanographie. J’ai poursuivi par une thèse sur la modélisation hydrodynamique des courants dans la baie de Monaco et j’ai été recruté à l’IRD, à Marseille.
Depuis toute jeune, je voulais travailler sur la mer. J'ai eu une première déconvenue quand j’ai appris que l’école navale qui avait accepté quelques femmes pendant plusieurs années refusait, à nouveau, les femmes, l’année de ma deuxième année de prépa. Je ne pouvais donc plus passer le concours de l’école naval. J’ai donc opté pour une école d’ingénieur en océanographie.
Mes loisirs
Je suis membre du conseil municipal de mon village, secrétaire du club de trampoline de mon fils. Mon métier me permet aussi de découvrir des endroits magnifiques : Martinique, Colombie, Mayotte.
Je fais de la marche et avec des ami.es, nous marchons le long du chemin de Compostelle.
Jusqu’à ce que mes enfants soient grands, je faisais essentiellement de la modélisation dans le centre de recherche dans mon bureau. Depuis qu’ils ont grandi, je m’autorise à faire de nombreuses missions en déplacement. Je pars environ une semaine une fois par mois.
La recherche mais pas que...
Malheureusement, je vois tous les jours les dégâts humains et j’essaie d’alerter, d’où le projet que nous menons à Mayotte. J’ai par exemple découvert que la biodiversité du lagon de Voh-Koné (connu pour le cœur de Voh de Yann Artus Bertrand) s’est effondré depuis la construction de l’usine Koniembo Nickel. J'étudie l’impact des usines et des mines catastrophiques dans de nombreux endroits du globe, comme les rejets de station d’épuration de Cassis ou Carry le rouet qui ne me donne plus envie de me baigner dans ces eaux. Et je découvre de jeunes enfants dans des banga (bidonville) qui se mobilisent pour que leur lagon soit préservé et cela vaut tout l’or du monde.
Un seul conseil, se donner à fond et surtout suivre ses rêves !
Edité par Manon P. et Mazzarine D.
Cristele CHEVALIER : comprendre comment les océans façonnent la biodiversité
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